En journée, terrain de jeu et de divertissement avec des événements parallèles délirants. La nuit, des live acts internationaux et des DJ's avec la garantie d'une escalade. Un week-end sous le signe de la déraison et d'une joie de vivre débordante. Ça a l'air absurde ? C'en est un. Mais qui a besoin d'un sens quand on a Juan Paso ?
Culte et toujours difficile à saisir, et encore moins à maîtriser. Créé en 2008 sous la forme d'un meeting de voitures américaines, RunToTheHill est devenu une sorte de mouvement de jeunesse tardif dans le Simmental et, par moments, une menace à ne pas prendre au sérieux face à l'establishment. Un mélange de MadMax, de Bergdorfet et du Titty Twister de from Dusk till Dawn de Tarantino. Ce n'est pas un hasard si ce spectacle exubérant n'a lieu que tous les deux ans sur le Jaunpass. Un festival le long de la barrière de rösti, où il semble n'y avoir pratiquement aucune règle. Et pourtant, il n'y a pas de dispute. Bien au contraire. Unis dans le non-sens, le RunToTheHill déborde de respect mutuel et de tolérance. A Juan Paso, on célèbre la vie ensemble et dans toute sa démesure. Outre une course de poker à moto à guichets fermés, une démolition de voiture destructrice et une course de fossoyeurs endiablée, une chose compte avant tout : la musique. Dans cette région frontalière, semblable à El Paso au Texas, on jette des ponts musicaux vers le mouvement outlaw-country des années 70. Marqués par des artistes comme Johnny Cash, Waylon Jennings, Merle Haggard ou Willie Nelson, les organisateurs veillent à ce qu'une part reconnaissable de musique roots américaine soit présente dans le choix de leurs artistes. Ou pas du tout. Après tout, un outlaw n'a pas besoin de se conformer à des conventions. Tout ce qui fait plaisir est permis. En 2023, Marc Storace (Krokus) et les pionniers du newgrass Steve'n'Seagulls (FIN) couronneront le festival. Ouvert par le bluesman Marc Amacher ou les rockers sleaze du Simmental de Junkie Rose, le festival fait la part belle aux créateurs de musique locaux. Slash'n'Roses des Pays-Bas et, le samedi, le plus vicieux des groupes de reprises - les Tequila Boys de la capitale fédérale - clôtureront ces journées endiablées. Un rendez-vous de l'ingratitude dans un environnement presque trop éblouissant pour faire la fête. Mais attention, cela risque d'être bruyant. Bienvenue dans la vallée du tonnerre ! LT